Que sommes-nous dans l’Univers ?

Nous sommes microscopiques

Parfois, lors des nuits d’été, il me prend de m’évader et d’observer les étoiles au-dessus de moi. Au-delà de la beauté du Cosmos, c’est l’immensité de cette mer de poussières qui me prends aux tripes. Dans ces moments-là, la grandeur de l’espace m’assène un coup de massue et me vide de tout amour-propre que j’aurais pu ressentir. Le fait que nous ne sommes que poussière m’apparaît comme une évidence même. Je me prends alors à tenter d’imaginer ma taille face à ces monstres de galaxies, mais mon esprit se perd avant d’avoir pu trouver la réponse. Ces amas de matière sont si étendus que notre esprit peine à se les représenter consciemment. Les distances dans l’Univers sont si importantes qu’on pourrait passer des années à tenter de les imaginer sans y parvenir. C’est de ces observations que m’est venue l’envie d’écrire sur ce sujet et d’en faire ma source d’inspiration pour ce blog.

J’observe les étoiles depuis que je suis gamine, mais à cet âge je ne pouvais que m’extasier de leur beauté sans pour autant comprendre ma place par rapport à elles. De ces observations est née une réelle admiration pour la cosmologie. Toute petite, je lisais déjà des livres sur l’espace et des romans de science-fiction pour enfants, jusqu’à la fin de l’adolescence. J’ai cultivé mon imaginaire jusqu’à ce que je sois assez grande pour comprendre la physique quantique et l’astrophysique expliquées dans les livres et les documentaires de vulgarisation scientifique. J’ai tenté, en même temps, de me trouver une place dans la société et j’ai été éduquée à mettre notre espèce, l’être humain, au centre de toute activité quotidienne.

Prise de conscience

Puis, à tout hasard sur Youtube, je suis tombée sur une vidéo qui m’a lancé en pleine face l’absurdité de mon statut dans la société. Cette vidéo de 6-7 min compare les dimensions de notre Terre et de notre Soleil avec celles des objets cosmiques les plus grands au sein de notre Univers et au-delà de notre Voie Lactée. Si vous ne la connaissez pas déjà, prenez le temps de la regarder et de tenter de vous imaginer à côté de la plus grande étoile connue de nos jours, UY Scuti (début de la vidéo à 17 secondes).

Copyright : Niko Paladino (YouTube)

Cette vidéo remettant notre existence à sa place n’est pas la première en date. A la publication de la première vidéo sur Youtube, la plus grande étoile découverte à l’époque était VY Canis Majoris. Elle avait été commentée par la NASA afin de nous éclairer sur la découverte de ces géantes (consulter le site source) :

Notez que les tailles réelles de la plupart des étoiles, en dehors du Soleil et de Bételgeuse, ne sont pas connues de notre œil observateur, mais plutôt grâce aux mesures de leur luminosité, de leur température et de leur distance. Bien que cet outil d’apprentissage soit inspirant et assez précis, nous encourageons les lecteurs d’APOD à compléter leur apprentissage -et si possible à aider à créer de futures versions plus exactes- en signalant les petites inexactitudes présentes dans la vidéo.

La deuxième version de la vidéo intègre un nouveau paramètre : la taille de VY Canis Majoris ayant été revue à la baisse, c’est sa soeur UY Scuti qui la détrône avec une taille avoisinant les 2 500 000 000 de km de diamètre (environ 2 000 000 000 pour VY Canis Majoris), soit presque 1700 fois la taille du Soleil. Elle s’étendrait jusqu’à Saturne si on la mettait au centre du Système solaire.

Cette vidéo est un outil formidable pour mieux se rendre compte de notre taille au sein de l’Univers. Depuis son visionnage, mon esprit est en proie aux interrogations et réflexions diverses. Au-delà de la prise de conscience concernant notre taille, elle me fait reconsidérer l’importance que l’on a de notre société actuelle.

Qu’est ce que notre société face à cette immensité ?

Notre société occidentale est régie par un modèle social que l’on est invité à suivre dès notre enfance. A l’âge adulte, nous tentons de poursuivre ce rêve de réussite sociale sans forcément y parvenir. Il arrive que nous générions beaucoup de stress s’il arrivait que nous nous écartions de ce modèle standard dont nous sommes dépendants : en période de chômage, après un divorce, après une perte de logement, pendant une longue maladie, etc. Nous nous interrogeons souvent à ces moments-là sur notre place au sein de la société.

Etant quelqu’un de très anxieux à la base, j’ai pris conscience, grâce à cette vidéo, qu’il était plus sage de reconsidérer l’importance que l’on donne à notre place dans la société actuelle, que l’on donne au regard des autres sur nous, à notre travail, à notre apparence, notre modèle familial, nos choix, notre avenir…

Vous vous êtes sûrement déjà posé la question : « Mais à quoi sert tout ça, au final ? », sans trouver la réponse.
En effet, qu’est-ce que nous et notre modèle social sommes comparés à l’immensité de l’espace et aux lois qui le régissent ? A-t-on raison de donner autant de valeur à notre société telle qu’elle est actuellement ? Peu importe nos choix, nos vies, notre position dans l’échelle sociale, nous ne pourrons jamais exercer d’influence sur l’Univers et nous serons toujours infimes, presque inexistants, en comparaison.

A partir de là, ne doit-on pas relativiser sur nos obligations et nos devoirs à l’égard de la société, et les appréhender de manière plus légère, dans la mesure où ils ne sont que des repères et indicateurs pour l’être humain ? Ils nous occupent, nous façonnent, nous conditionnent, nous permettent de nous rattacher à quelque chose et nous font nous sentir utiles et importants. Ils n’ont d’intérêt qu’à nos yeux. Mais ils sont éphémères et pourraient disparaître en une seconde.

Loin de moi l’idée de vouloir critiquer ce que l’humanité a construit. Sans elle et sans le travail de quelques génies, nous n’aurions jamais eu la chance de comprendre ce qui se passe au-dessus de nos têtes. Je tente uniquement d’expliquer avec mes mots pourquoi il peut être important de relativiser lorsque nous sommes perdus dans notre quête de réussite sociale.

Trouver sa place

Alors oui, d’un point de vue universel et galactique, nous ne sommes rien. Mais, dans ce monde qui est plus grand que nous et que l’on ne comprend pas, on essaie de trouver notre place. Cette recherche peut être faite de plusieurs manières : il y a ceux qui essaient de comprendre le monde, ceux qui tentent de mener à bien leur réussite sociale, et ceux qui se fondent dans la masse, qui s’adaptent et qui profitent de la vie tant qu’ils le peuvent.

Comme le dit Hubert Reeves :

Notre place dans l’Univers, c’est celle que nous choisissons de prendre.

A vous de choisir à quel groupe vous souhaitez appartenir. Pour ma part, j’ai choisi le premier. J’ai choisi de comprendre qui je suis, ce que nous sommes, débarrassés de tous nos artifices. J’ai choisi de regarder le monde humblement en tentant de mettre de côté ma valeur en tant qu’humain. J’ai choisi de prendre du recul par rapport à l’importance que l’on attribue à la réussite sociale, mais aussi à cette course vers l’argent qui est devenue une norme collective. Vous avez aussi le choix. Vous pouvez choisir un autre but dans votre vie, vous choisir une autre place que celle qui vous fait courir après l’intégration sociale absolue, qui nous enferme dans un carcan économique et qui nous fait oublier notre essence même. Vous pouvez rester intégré à la société et investi, mais tout en étant lucide sur ce que vous êtes réellement. Ne vous mettez pas trop de pression. Choisissez de vivre et non de survivre. Ne prenez de la vie que le positif. Faites ce qu’il vous plaît, n’ayez pas peur des regards ou du qu’en-dira-t’on. Tout est plus important que ce rapport à la société et à l’argent qui se tient au bout du chemin comme une récompense.

Prenez comme exemple l’excellent Stephen Hawking, qui vient de nous quitter, qui a suivi cette voie et qui s’est tracé un chemin merveilleux malgré son état de santé. Il possédait une force mentale extraordinaire. Nous nous souviendrons de lui éternellement.

L’être humain en tant que ressource cosmique

A l’instar de cette réflexion sur notre existence à l’importance relative, y aurait-il une possibilité pour que nous fassions partie de ce schéma cosmique et que nous contribuions à son développement simplement par nos interactions et les interactions entre les particules dont nous sommes faits ?
Nous faisons partie d’un grand tout, mais que sommes-nous réellement et quel est notre rôle au sein de l’Univers ?

Et vous ?

Que pensez-vous de notre place dans l’Univers ?
Etes-vous terre à terre et davantage tournés vers notre société, ou avez-vous la tête dans les étoiles ?



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